Non au traité d’Amsterdam

Non à la disparition de la France !

Pour éviter tout débat sur Amsterdam, les euro-béats expliquent qu’il s’agit d’un texte " technique ", suite logique de Maastricht. Pourtant, la plupart des dispositions du traité d’Amsterdam concourent à subordonner les nations européennes à un pouvoir fédéral constitué de la Commission, de la Banque centrale, du Parlement et de la Cour de justice européennes.

La Commission se verra doter de pouvoirs réservés jusque-là aux gouvernements, en particulier celui de décider des " orientations politiques " de la nouvelle fédération. En outre, les peuples perdront le contrôle des compétences déléguées, puisque les pouvoirs de la Commission – réunis désormais sous le terme de " souveraineté déléguée " – seront librement extensibles. Et l’on nous parle encore du " principe de subsidiarité " ?

A Francfort, la Banque centrale mènera la politique monétaire, donc fiscale, donc économique, donc sociale de l’Union ; son Président a rappelé récemment que lui seul pouvait décider d’une baisse des taux d’intérêts, dont le niveau d’aujourd’hui empêche les entreprises d’investir et de créer des emplois.

Grâce au principe de la " codécision ", le Parlement européen – censé représenter un peuple européen imaginaire – aura davantage de pouvoir que l’unanimité des Gouvernements, même soutenus par l’unanimité des Parlements nationaux. C’est la fin de la République.

Et pour couronner l’édifice fédéral, les décisions de la Cour de justice auront autorité sur nos Constitutions nationales. Notre Constitution n’aura plus qu’à disparaître.

Le Conseil des Ministres deviendra alors un organe fédéral subordonné, puisqu’il votera les propositions– dont la Commission a le monopole – à la majorité qualifiée. Le seul vrai pouvoir dont il disposera sera de suspendre tous les droits d’un des pays de l’Union ! Fin de la souveraineté nationale, fin de la démocratie.

Plus d’un gaulliste serait horrifié par un tel traité. Avec Amsterdam, dans cinq ans, les contrôles aux frontières seront abolis, y compris pour les ressortissants d’Etats-tiers ; la Commission disposera de pouvoirs discrétionnaires sur les règles de libre-circulation ; la politique extérieure sera communautarisée ... et Philippe Seguin nous propose un référendum dans cinq ans ... bêtise ou cynisme ?

Considérant que le traité d’Amsterdam signe la disparition de la Constitution française, de la République et de la Démocratie, le Mouvement Pour la France a demandé au Président de la République d’organiser un référendum sur la ratification de ce traité.

Il semble, malheureusement, que nous n’ayons pas été entendu. Aussi, la ratification sera soumise au Congrès à Versailles, le 18 janvier prochain, jour du 128ème anniversaire de la proclamation du IIème Reich dans la Galerie des glaces. Pour les nostalgiques du Reich, une simple commémoration aurait suffit. Il était inutile d’organiser une reconstitution ! Nos sénateurs et députés, feraient bien d’y regarder à deux fois : tout pouvoir remis aux instances fédérales est un pouvoir de moins pour les Parlements nationaux. Que leur restera-t-il au juste ? Le droit de " recevoir " les documents de la Commission et celui de " soumettre des contributions " … autrement dit celui d’inaugurer les chrysanthèmes.

Quand à nous, nous ne voulons pas disparaître dans ce super-Etat fédéral. Nous voulons assumer avec dignité l’héritage laissé par ceux qui se sont battus pour que nous vivions libres, pour que nous puissions décider souverainement de notre avenir. C’est la raison pour laquelle nous donnerons aux français, lors des élections européennes du 13 juin 1999, l’occasion de dire Non.

Didier Reynes